Manifeste: L'Esprit et la Lettre de Parroll
Préambule
Notre revue—animée par un parti pris pour une Afrique digne—propose une lecture africaine du monde sans dogmatisme aucun. En offrant en priorité une plateforme à des acteurs et des penseurs africains, nous contribuons à décoloniser les enjeux et savoirs, dans une approche centrée sur l’humain.
Nous n’envisageons pas “l’homme africain” tant fantasmé comme ayant des comptes à rendre aux anciens empires coloniaux, qui se croient obligés de s’en inquiéter, de l’infantiliser et de lui dicter des prescriptions existentielles.
Nous sommes donc convaincus qu’aucun peuple n’est réellement maître de son destin quand il est prisonnier de l’imaginaire des autres et surtout quand ses gouvernants sont eux- mêmes gouvernés à distance.
Nous entendons offrir de notre Afrique un tableau qui reflète le dynamisme de ces nouvelles générations qui clament fort leur refus du fatalisme, et leur conviction que chaque peuple et chaque nation a le droit—et est capable—de façonner son destin à sa guise.
Objectifs
Notre objectif est de contribuer à l’émergence d’une nouvelle donne entre l’Afrique et le monde, sur la base d’un rejet des modèles attentatoires aux valeurs humanistes, et sur la base d’une célébration des spécificités du continent, de ses sociologies plurielles, de ses multiples histoires.
Au-delà des lignes idéologiques figées, nous croyons en l'échange libre d'idées, car nous considérons que cela est crucial pour que prospère cette Afrique si diverse et si riche.
En conformité avec notre vision, nous nous positionnons comme une plateforme ouverte à toute plume à même de susciter une réflexion constructive ; à toute prose vitale centrée sur une quête de la vérité et de la justice comme valeurs fondamentales.
Nous sommes sans apriori à l’égard des partis politiques ou groupes d'intérêt. Ce qui nous importe—au-dessus des hommes, des structures et des clivages—c’est la pertinence de leurs idées et l’applicabilité de ces idées dans le monde réel, espace où les défis, sans cesse en métamorphose, défilent à vive allure.
Principes
Parroll se veut une école des savoirs; une école sensible à tous les domaines d’entreprise du génie de l’humain. De la littérature au génie civil, aucune province ne souffrira de notre indifférence. Mais selon les conjonctures du moment, nous pourrions mettre l’emphase sur une préoccupation plus que sur une autre.
Ainsi, en cette période de reconfiguration des grands récits, l’urgence d’un roman africain (qui réhabilite l’imaginaire africain) nous oriente vers la nécessité d’une offre non seulement utilitaire, mais aussi philosophique, spirituelle, psychologique. Le souci est celui de satisfaire cet appétit de l'esprit pour le divertissement—qu’il soit sous forme de récit, de trait d'esprit ou d'humour—sans verser dans la banalité et dans l’abrutissement.
Dans son élan, Parroll s’inscrit en faux contre les tentations de repli identitaire, le sectarisme étant à nos yeux un échec de l’imagination. Dans ce monde des grandes autoroutes de l’information et la communication, les frontières—physiques ou de l’esprit—sont plus que jamais caduques. Il est dangereux d’oser vivre de nos jours en vase clos.
Ainsi, nous sommes ouverts à toutes les intelligences qui nourrissent l’agenda d’un humanisme vraiment universel, l’agenda d’une Afrique qui brille de ses richesses et de son génie. Parroll cherchera honnêtement à amplifier tout ce qui se conforme à l’idéal d'une Afrique digne, libre et prospère.
Nous ne nous alignerons sur aucune entité sectaire. Le parti de Parroll— sauf cas de force majeure—sera toujours celui de la liberté, du progrès et de la dignité humaine. Nous nous imposerons toujours une éthique qui transcende les individus et les groupes. Sur toutes les questions d’importance donc, nous prendrons toujours de la hauteur et nous ajusterons le tir en cas d’éventuel manquement.
En nous inspirant de ce qui précède, nous admettons comme principe que la raison et l’esprit—en toute circonstance—serviront de lampe pour éclairer toute opinion que nous mettrons en avant ;
Que les idées auxquelles Parroll fera amplification ne sont pas sans conséquences et doivent donc engager notre responsabilité—aussi individuellement que collectivement ;
Que l’état des connaissances humaines est perpétuellement provisoire et que même nos certitudes les plus avérées sont susceptibles d'erreur et ne doivent jamais échapper à la rigueur de l’examen et à celle de la révision.
Avec Parroll—et sans la bêtise d’un dogmatisme quelconque—nous nous engageons à donner une voix aux voix utiles qui demandent à se faire entendre, à chérir la liberté d'expression sans en être des intégristes, à susciter des débats constructifs pour contribuer à un monde plus juste.
Une fois encore, nous voulons d’une Afrique que ne nul ne cherchera plus jamais ni à fuir, ni à dédaigner. Nous voulons d’un continent enfin en adéquation avec sabelle promesse d’avenir. Dans la course de relais nécessaire pour y parvenir, nous nous engageons à couvrir notre tronçon du circuit.