Le journalisme, un arbitrage de la vérité
En journalisme, l’objet de la quête est la vérité. Et la vérité journalistique ne se mesure pas avec un instrument du système métrique international.
La vérité journalistique ne peut s’affranchir des paradigmes en vogue dans la société à laquelle appartient le journaliste.
Quant à la neutralité journalistique, attendue du reporter alimentant le journal parlé ou à la télé—et jamais du polémiste qui opine—elle n’appelle pas à renvoyer dos-à-dos le sage et le scélérat.
Elle appelle à faire triompher la “version la plus parfaite possible de la vérité”, telle que définie plus haut.
Ainsi donc, entre deux individus qui se disputent sur le fait qu’il pleut, le journaliste—par souci de neutralité—ne peut se contenter de donner raison aux deux.
Il devrait, mon #Dieu, jeter un regard par la fenêtre et déterminer, par le temps qu’il fait, qui de l’un ou l’autre est un affabulateur.
Dans la vie de tous les jours, “jeter le regard par la fenêtre”, c’est d’identifier et porter haut les faits qui font triompher le salut et la #justice pour tous, et pas seulement pour le plus fort, parce qu’on aurait peur de son courroux, ou parce qu’on espèrerait qu’il nous donne les miettes de ses formidables festins.
Le journalisme n’est pas qu’un métier de codes techniques; il est assis sur une fondation de morale positive, et ne prévaut qu’avec un vrai courage de son praticien.
Le courage journalistique est incompatible avec le refus de se documenter, de se mettre à l’écoute de tous, d’abandonner ses propres dogmes sacrés.
Le journalisme courageux est un anti-tribalisme. Le journalisme vrai est un #humanisme. Et de mes maîtres penseurs entrés dans la légende, je ne donnerai que deux noms: Georges #Orwell et Albert #Camus.