Toute Révolution Est Presqu’une Révolte de Désabusés
La justice et le pain pour tous, voilà ce qu’il faut dans toute société qui vante quelque système dont elle souhaite vraiment la conservation.
C’est souvent lâché, comme par boutade, que la faim peut te faire croire que tu es un révolutionnaire. Mais boutade ou pas, voici la réalité:
Toute révolution est presqu’une révolte de désabusés, parmi lesquels—le plus souvent—des gens qui ont faim, et qui en ont marre de rester immobiles tandis que ceux qui gèrent en leur nom bradent le patrimoine public pour financer festins et orgies.
Les individus qui ont le ventre plein ne rêvent jamais que de consolider leurs acquis. Ils ne songent jamais à bouleverser un ordre qui les recouvre de privilèges.
La Révolution Française fut un soulèvement des misérables contre l’aristocratie et la petite noblesse. Lénine en 1917—quoique aristocrate lui-même—menait un mouvement, celui des Bolchéviques, contre un système sauvagement inégalitaire.
La boutade est, le plus souvent, le dernier ricanement de l’homme aisé avant qu’il ne soit emporté violemment par une horde d’affamés de tout genre.
Il faut écouter ceux qui ont faim, ceux qui sont réduits au dénuement. Dans le désespoir total, l’homme devient un danger pour lui-même et les autres.
Cela dit, il y a—dans toute situation de révolte—ceux qui sont en colère, pas contre l’injustice; mais parce qu’ils ne sont pas ceux qui bénéficient des injustices. Ceux-là sont des, pardonnez, salauds.
Là où l’éthique et la morale sont flexibles, facultatives selon les intérêts égoïstes des uns et des autres, les révolutions n’en finiront jamais et l’on vivra un cercle vicieux de troubles.
La justice et le pain pour tous dans une éthique aveugle et désintéressée, voilà ce qu’il faut dans toute société qui vante quelque système dont elle souhaite la conservation. Sinon, ce système sera balayé comme par un orage violent.